Le parquet de Paris sous emprise

Charlotte Caubel vient d'être nommée par l'Elysée Procureur adjointe de Paris.
Elle dirigera une des cinq divisions du Parquet le plus puissant de France.
Elle avait été classée 16e sur 17 lorsque proposée pour devenir Procureur de Créteil.
Elle est la femme du PDG de Carrefour, intime des Macron et d'Edouard Philippe.
Elle sera moins qualifiée que ses subordonnés.
Le Parquet de Paris prend en charge les affaires les plus sensibles et politiques du pays.
C'est lui qui décide, dans l'immense majorité des affaires, qui est ou non poursuivi.
Lui qui décide, dans l'immense majorité des cas, si un juge d'instruction est ou non saisi.
Dans un système judiciaire où 90% des personnes qui sont convoquées devant un Tribunal font l'objet d'une condamnation, c'est donc bien au sein du Parquet, et en particulier celui de Paris, que réside le pouvoir judiciaire, et la possibilité d'affecter la vie politique, économique et sociale du pays.
Comment justifier que ses principaux dirigeants puissent être, non des magistrats dénués de toute attache politique, mais d'anciens collaborateurs de ministres, d'hommes et femmes politiques, des intimes de grands dirigeants, promus du fait de leur proximité avec le pouvoir qu'ils sont chargés de contrôler, au nom du peuple Français ?
Comment justifier que le passage en cabinet ministériel, auprès d'un gouvernement, soit à l'origine de promotions, au détriment de magistrats de carrière à l'indépendance acérée ?
Alors même que ce sont ces êtres qui auront, demain, à décider qui, des opposants ou dirigeants, devra ou non être poursuivi, jugé, et donc, condamné ?
Comment imaginer que Madame Caubel ait à un quelconque moment le courage, le désir, la capacité, de refuser une instruction, de s'attaquer à l'un de ceux qui l'ont gouvernée, nommée, faite monter, d'ériger le rempart de l'État de droit pour protéger ceux qu'ils voudraient dévasté ?
Comment ne pas douter de sa compétence, après être arrivée 16e sur 17 dans le classement des candidats au Parquet de Créteil, là où le gouvernement la voulait originellement nommée ?
Comment ne pas craindre un magistrat faible, déjà sans crédibilité au moment d'être nommé, et donc proie à toutes les pressions, toutes les influences, toutes les manipulations ?
Comment faire confiance en un système qui fonctionne de cette façon ?