Quel est l'enjeu ?
Faire de notre fragilité notre force. De notre isolement au sein de cette ville, Paris, que nous connaissons si bien, la condition de notre souveraineté.
Alors que tous ne font que parler d'argent, se faufiler, contourner. Éviter la grandiloquence des meetings hurlants, des hystérisations mimétiques cherchant à faire impression.
Creuser un sillon, protecteur, face à la violence du monde, capable d'en supporter le rapport de force, et de le renverser.
Aller, voguer, porteurs de notre sensibilité, humanité - condition d'existence à laquelle ils cherchent à nous soustraire, en nous éteignant et nous formatant.
Je me souviens du privilège qui fut le mien, circa 2018, alors que j'étais invité, de façon quasi-quotidienne, par les principales machines à fabriquer l'information en France (BFM, CNews, FranceInfo...). Des traces peuvent encore en être trouvées.
J'en sortais toujours porteur d'un grand sentiment de solitude, m'interrogeant sur le pourquoi de ma participation à un cirque qu'il était aisé de dominer, mais qui ne reflétait rien qu'un certain monde: le leur.
Nous n'en étions que le ressac. Le néant.
En sortir ne m'a pas coûté. Ce qui me coûte, encore aujourd'hui, c'est une société où le rapport à l'autre, le lien, est devenu une denrée rare.
Une société du manque, où l’asphyxie domine, et l'épuisement devient la norme.
Il n'est pas question de la changer, cette société, en les imitant, en se coulant en leurs modèles.
Cette semaine, l'un des plus importants poètes contemporains - Damien Saez - a "sorti" (que le terme est laid) cinq albums, dans le silence du monde, de notre monde.
L'ère n'est pas à la beauté, et je vous enjoins, tous, à vous y accrocher.
La justesse et la liberté, celle de l'être souverain, nous guident. Elles sont nos étoiles. Elles seront nos firmaments.
Elles sont des intangibles impossibles à détenir, comme les flots qui meuvent la mer.
Nous sommes les sous-jacences. Pensez-le et réfléchissez le.
Nous sommes leurs sous-jacences.
Nous les emporterons.